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L'Avenir.net

Le dépeceur de Mons : 20 ans après
 

Le risque de prescription

Vingt ans après le début de l'enquête, l'affaire du, ou des, dépeceur(s) de Mons reste un mystère. La frustration est de mise au niveau des enquêteurs et du parquet de Mons, surtout envers les familles des victimes.

Le dépeceur de Mons est toujours dans la nature. L'homme était-il seul? Etait-ce un homme ou une femme? Avait-il des complices? "S'il avait des complices, ça se saurait depuis longtemps", explique Dominique Francq, premier substitut du parquet de Mons. "On peut parfois penser à une personne qui aurait pu être en transit dans la région, de Mons."

Pour l'heure, l'enquête n'a toujours rien donné, malgré l'analyse de milliers de données, d'indices, de témoignages, parfois farfelus. "Il reste aujourd'hui un enquêteur sur cette affaire, ce qui veut dire qu'on n'a pas laissé tomber les bras. Nous avons chargé l'Institut National de Criminalité et de criminologie (INCC) de ré-analyser, à la lueur des nouvelles technologies, les traces ADN. Mais, imaginons qu'un ADN soit identifié, encore faut-il qu'il soit répertorié pour trouver un éventuel suspect. Nous ne savons donc pas si nous pourrons aller plus loin dans cette enquête.

La grosse difficulté dans cette affaire est qu'il n'y a pas de scène de crime

Nous avons, par ailleurs, plus de mille sous-fardes dans ce dossier, avec des témoignages qui nous sont arrivés au fil du temps, suite à une émission de la RTBF (Devoir d'Enquête), notamment. Tous ces témoignages, même les plus farfelus, ont été exploités. La grosse difficulté dans cette affaire est qu'il n'y a pas de scène de crime. Notre grande frustration est, outre le fait que le coupable n'est toujours pas identifié, de n'avoir pas encore pu dire quelque chose aux familles des victimes. Tout ce que nous savons, c'est que les corps ont été découpés post mortem. La prescription des faits est dans dix ans. A condition que la loi ne change pas d'ici-là."

Les victimes

Carmelina Russo 42-45 ans

Disparue depuis le 4 janvier 1996

Son bassin fut découvert le 21 janvier 1996 dans l'Escaut, dans le Nord de la France.

Martine Bohn 43 ans

Disparue depuis le 21 juillet 1996

Son buste fut découvert le 22 juillet 1996 dans les eaux de la Haine, au Chemin de l'Inquiétude à Mons.

Jacqueline Leclercq 33 ans

Disparue depuis le 22 décembre 1996

Ses bras et jambes furent découverts le 22 mars 1997 dans huit sacs-poubelle rue Emile Vandervelde à Cuesmes.

Nathalie Godart 21 ans

Disparue depuis le 16 mars 1997

Son buste fut découvert le 24 mars 1997. Sa tête fut découverte le 12 avril. Ses cuisses et bras ont été découverts le 18 avril.

Begonia Valencia 37 ans

Disparue depuis juillet 1997

Son crâne fut découvert par un enfant au Chemin de Bethléem à Hyon le 18 octobre 1997.