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L'Avenir.net

Le dépeceur de Mons : 20 ans après
 

La découverte: le policier, le chat et la main

Ce samedi 22 mars 1997, une belle journée de printemps s’annonce.

Olivier Motte, policier à cheval, circule rue Vandervelde à Cuesmes, près de Mons. Il ne le sait pas mais dans quelques instants, il va mettre à jour les premiers éléments d’une des plus retentissantes affaires judiciaires en Belgique. Sur cette route située à proximité du commissariat de la police fédérale, Olivier Motte a effet l’attention attiré par un chat. Un chat qui est en train de jouer avec quelque chose d’étrange. Assez étrange pour que le policier s’approche et découvre qu’il s’agit d’une main. Mais la découverte ne s’arrête pas là: à proximité, juste en contre-bas de la rue Vandervelde, huit sacs contenant des restes humains sont trouvés.

L’histoire du dépeceur de Mons écrit ses premières lignes et s’invite rapidement sur le devant de l’actualité.

Chaque jour, après les découvertes, les autopsies, il fallait pourvoir retrouver une vie de famille normale, pouvoir trouver le sommeil

Les analyses démontrent que les sacs contiennent des restes de trois corps de femmes. « Quand le médecin légiste nous a appris qu’il y avait un troisième pied, ce fut un coup de tonnerre, se souvient Dominique Francq, premier substitut du Parquet de Mons. On n’était pas dans une criminalité latine. Il n’y a pas eu de cas similaires à celui du dépeceur de Mons en Europe. Et je me suis toujours demandé ce qui aurait pu se passer si ce chat n’avait pas ouvert un sac et pris une main. Peut-être le service de voirie aurait été appelé et aurait emporté ces sacs avec d’autres déchets, sans rien remarquer. Je me souviens que chaque jour, après les découvertes, les autopsies, il fallait pourvoir retrouver une vie de famille normale, pouvoir trouver le sommeil, avant de retourner le lendemain sur le dossier. »

Au total, au fil de l’enquête, les policiers regroupés au sein de la cellule “Corpus” feront le lien entre 8 découvertes et dénombreront 5 victimes.

21 janvier 1996
Découverte du bassin de Carmelia Russo dans l'Escaut, à Château-L'Abbaye dans le Nord de la France.

22 juillet 1996
Découverte du buste de Martine Bohn dans les eaux de la Haine, au Chemin de l'Inquiétude à Mons.

22 mars 1997
Huit sacs-poubelle sont découverts par un policier rue Vandervelde à Cuesmes, près de Mons. Les sacs contiennent des restes de trois corps de femmes. C’est à partir de cette découverte que s’ouvre le dossier du “dépeceur de Mons”.

23 mars 1997
Un neuvième sac est découvert rue Vandervelde à Cuesmes.

24 mars 1997
Un dixième sac est découvert chemin de l’Inquiétude à Mons. Il contient le buste de Nathalie Godart.

12 avril 1997
Une riveraine de la rue du Dépôt à Havré (Mons) découvre deux nouveaux sacs-poubelle.

18 avril 1997
Un employé communal de la Ville de Mons découvre deux sacs contenant des parties de corps (cuisses et bras) rue de Saint-Symphorien à Havré (Poudrière).

18 octobre 1997
Un enfant découvre le crâne d’une femme à Hyon.

Les victimes

Carmelina Russo 42-45 ans

Disparue depuis le 4 janvier 1996

Son bassin fut découvert le 21 janvier 1996 dans l'Escaut, dans le Nord de la France.

Martine Bohn 43 ans

Disparue depuis le 21 juillet 1996

Son buste fut découvert le 22 juillet 1996 dans les eaux de la Haine, au Chemin de l'Inquiétude à Mons.

Jacqueline Leclercq 33 ans

Disparue depuis le 22 décembre 1996

Ses bras et jambes furent découverts le 22 mars 1997 dans huit sacs-poubelle rue Emile Vandervelde à Cuesmes.

Nathalie Godart 21 ans

Disparue depuis le 16 mars 1997

Son buste fut découvert le 24 mars 1997. Sa tête fut découverte le 12 avril. Ses cuisses et bras ont été découverts le 18 avril.

Begonia Valencia 37 ans

Disparue depuis juillet 1997

Son crâne fut découvert par un enfant au Chemin de Bethléem à Hyon le 18 octobre 1997.