Pour naviguer, swipez à gauche ou à droite

X
logo de L'Avenir
Donald Trump

Destitution du président Trump:
accusation, témoins, rapport de force... les clés pour comprendre

7 fiches explicatives pour suivre le procès en destitution de Donald Trump

L’Ukraine

au coeur de l’affaire

Volodymyr Zelensky

L’affaire a éclaté en septembre, quand un lanceur d’alerte a attiré l’attention sur un coup de fil au cours duquel Donald Trump a demandé à son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky d’enquêter sur Joe Biden, potentiel adversaire démocrate à la présidentielle de novembre 2020.

L’accusation

portée par les démocrates

Nancy Pelosi

C’est la Chambre des représentants, dominée par les démocrates et présidée par Nancy Pelosi, qui a mené l’enquête et inculpé en décembre l’ex-magnat de l’immobilier.  Trump est accusé d’avoir exercé un chantage sur le président ukrainien, en conditionnant une invitation à la Maison Blanche et une aide militaire cruciale à l’annonce d’une enquête sur Biden. Ensuite, il est accusé d’avoir fait entrave à l’enquête menée par la Chambre en interdisant à ses conseillers de témoigner ou de fournir des documents.

Une défense

avec de gros bras

Pat Cipollone

« L’acte d’accusation est constitutionnellement irrecevable et ne comporte aucun crime ou violation de la loi », répondent les avocats du président, qui nient les faits, arguant que Trump a rencontré Zelensky en septembre à l’ONU et que l’aide militaire a été débloquée, même si entre-temps le scandale avait éclaté. Pat Cipollone, avocat de la Maison Blanche, dirige l’équipe de défense, secondé par Jay Sekulow, avocat personnel de Trump. Mais le camp présidentiel a également pris dans cette équipe l’ex-procureur Kenneth Starr, acteur central de l’affaire Lewinsky et du procès en destitution de l’ancien président Bill Clinton, et du constitutionnaliste Alan Dershowitz, qui fut l’un des avocats d’O.J. Simpson.

Le procès

mené par une de ses bêtes noires

Adam Schiff

Selon un haut responsable de l’administration, le procès ne devrait pas durer plus de deux semaines (contre cinq semaines pour Bill Clinton en 1999 et trois mois pour Andrew Johnson en 1868 - voir fiche “Destitution 4 présidents concernés” - ). Pendant cette période, les sénateurs devront assister aux audiences, sans sortir de la salle et en respectant le plus grand silence. S’ils ont des questions pour les parties, ils devront les poser par écrit. Le procureur en chef sera Adam Schiff, l’une des bêtes noires de Donald Trump. Chef de la commission du Renseignement de la Chambre, l’élu de 59 ans a supervisé l’enquête en destitution contre le président, qui l’a rebaptisé « Schiff le fourbe ». Son équipe compte six parlementaires démocrates, dont Jerry Nadler, un autre ennemi juré du locataire de la Maison Blanche.

4 témoins-clés

convoqués

John Bolton

Un bras de fer est engagé sur la durée et le déroulement du procès, qui entrera ce mardi dans le vif du sujet. L’opposition réclame la convocation de quatre témoins-clés, dont le chef de cabinet de la Maison Blanche Mick Mulvaney et l’ex-conseiller à la sécurité nationale John Bolton. En face, le chef des républicains au Sénat Mitch McConnell, semble vouloir expédier le procès sans témoins, rapidement. Donald Trump espère en effet pouvoir prononcer son discours sur l’état de l’Union le 4 février, deux semaines après l’ouverture des débats

Au Sénat

un rapport de force

Lindsey Graham

Il faudrait une majorité des deux tiers à la chambre haute pour obtenir une destitution du président, soit la défection de 20 sénateurs républicains, ce qui paraît impossible. Avec 53 sénateurs-jurés sur 100, les républicains devraient non seulement acquitter leur président, mais ils sont aussi théoriquement en mesure de remporter toutes les batailles de procédure. « Je veux que le peuple des États-Unis choisisse le prochain président, pas un tribunal d’impeachment », tonne le sénateur conservateur Lindsey Graham, proche de Donald Trump.

Le rapport de force en une infographie:

Destitution

4 présidents concernés

Bill Clinton

Andrew Johnson

Mis en accusation: 24 février 1868

Chef d’accusation : violation d’une loi fédérale lors du limogeage de son secrétaire à la Guerre. Acquitté par le Sénat mais perd le soutien de son parti et ne peut se présenter aux élections suivantes.

Richard Nixon

Menacé de mise en accusation

Ce qui lui est reproché: obstruction à la justice, abus de pouvoir et entrave au Congrès dans le cadre de l’affaire d’espionnage du parti démocrate (Watergate) Démissionne le 9 août 1974 avant le vote de mise en accusation au Congrès.

Bill Clinton

Mis en accusation: 19 décembre 1998

Chef d’accusation :mensonge sous serment devant un grand jury fédéral et obstruction à la justice.

Donald Trump

Mis en accusation: 18 décembre 2019

Chefs d’accusation: abus de pouvoir pour avoir demandé à l’Ukraine d’enquêter sur son principal rival démocrate à la présidentielle de 2020; entrave à la bonne marche du Congrès pour avoir interdit à ses conseillers de témoigner.


Crédits

  • Journaliste : Jean-Christophe Herminaire (avec AFP)
  • Photos: Belga- Photonews - Reporters
  • Illustrations : Bruno Lapierre
  • Développeur : Géraldine Ducat
  • Date de publication : 21 janvier 2020