Voir l'aéroport de Charleroi de l'intérieur ou découvrir celui de Bierset au cœur d'une nuit : voilà deux reportages passionnants proposés dans ce documentaire exclusif. La Wallonie ne dispose pas de beaucoup de symboles de réussite : ces deux aéroports, largement financés par la Région wallonne, en sont devenus de véritables icônes.
Pourtant, le ciel s'est assombri à Charleroi avec une décision de la Commission européenne qui fragilise terriblement le modèle économique de l'aéroport. Tandis qu'à Bierset, où la réussite du fret est accomplie, les Liégeois rament toujours pour rentabiliser un magnifique terminal pouvant accueillir 1,5 million de passagers alors qu'ils ne sont qu'un peu plus de 300 000 par an.
Nous avons poussé la porte de ces deux mastodontes de l'économie wallonne. De jour pour Charleroi, de nuit pour Bierset. Une belle occasion de sentir l'ambiance, les bruits et les images. Alors, préparez vos valises pour ce double voyage. Et en avant pour un embarquement immédiat.
Ne dites pas « aéroport de Charleroi » mais « Brussels South Charleroi Airport ». Les Carolos auraient-ils eu la prétention d'annexer la capitale belge ? Pas vraiment. Plutôt un coup marketing qui tient aussi d'un solide pied de nez à Zaventem. L'aéroport national a subitement découvert l'appétit wallon pour le secteur aéroportuaire.
Notre visite sur le site carolo emprunte des chemins familiers pour les 6,5 millions de passagers qui en traversent chaque année le terminal. Mais nous sortirons des sentiers battus en accompagnant le périple des valises dans les entrailles de l'aéroport. Nous prendrons un peu d'altitude avec un petite visite de la tour de contrôle. Pour déboucher sur la piste avec les coulisses d'un embarquement comme il s'en produit des dizaines chaque jour.
Le succès commercial foudroyant aboutit à un constat implacable : le terminal est aujourd'hui trop petit.
En attendant, bienvenue dans le quatrième aéroport low cost du monde.
C'est la nuit que tout s'éveille. Plutôt somnolent le jour, Liège Airport s'active en fin de soirée, lorsque des dizaines de cargos chargés comme des baudets atterrissent sur la piste. Du matériel électronique venu d'Asie, des fleurs coupées qui débarquent d'Ethiopie, des épices mais aussi des chevaux ou encore des tonnes de homards au moment des fêtes : toutes les nuits, les entrepôts de Liège Airport deviennent de véritables cavernes d'Ali Baba.
Des centaines d'ouvriers s'activent pour vider les avions de leur énorme cargaison. Un ballet de routine, des règles de sécurité draconiennes et de grandes ambitions. Car si le transport, première vocation de Liège Airport, continue de croître, son terminal reste désespérément sous-utilisé.
Un comble lorsqu'à moins d'une heure de là, le terminal carolo est de plus en plus engorgé.
Mais ce soir-là, la question n'est pas là : tels des oiseaux de nuit, les avions se succèdent toutes les quatre minutes. Pour la plupart, ils repartiront à l'aube avec d'autres marchandises. C'est dans une véritable ruche nocturne que nous vous emmenons. Embarquement immédiat.
Reportage : Dominique Vellande
Vidéo : Jacques Duchateau
Webmaster: Cédric Dussart
