Jean-François Gosselin, commissaire divisionnaire-adjoint de la zone de police Nivelles-Genappe, s'est trouvé en première ligne lorsque, le 28 février 2007, Geneviève Lhermitte égorgea ses cinq enfants à Nivelles.
«À l'intérieur et à l'étage, ce n'était pas le désordre auquel on aurait pu s'attendre. Dans les chambres non plus, car la femme avait pris soin de mettre ses enfants dans leur petit lit. La salle de bains, par contre, n'était qu'une mare de sang. Le facteur émotionnel était énorme.»
Jean-François Gosselin se transforma ce jour-là en standardiste, assailli qu'il fut par tous les médias belges et étrangers, français, allemands, anglais et espagnols. Quant aux policiers qui étaient descendus sur place, ils finirent par accepter l'aide psychologique qu'ils avaient d'abord refusée. Une attitude lui reste cependant au travers de la gorge.
«Une messe fut organisée une semaine après les faits. À la sortie, un groupuscule islamiste distribua des tracts stigmatisant l'attitude des Belges qui refusaient toute aide psychologique aux Marocains. Totalement faux. Ils avaient barré au marqueur les numéros de téléphone. C'est un aspect méconnu de ce dossier dramatique, mais ça m'avait profondément choqué», raconte le commissaire.